Du rêve d’un ingénieur de relier Nice à Grenoble par le train en 1860, demeure une ligne entre Nice et Digne. Une poignée d’Hommes la préserve, héritiers d’une utopie, d’un mythe, celui de percer les Alpes.
« Olivier, un habitant des Alpes du Sud, tente de retrouver la trace des centaines d’ouvriers qui ont construit le chemin de fer de Nice à Digne-les-Bains.
Sa quête rencontre le combat quotidien des cheminots et des usagers contre l’abandon de cette ligne de montagne, vouée à disparaître.«
Felix Besson est lauréat pour ce film de la bourse d’écriture « Brouillon d’un rêve », ainsi que de l’aide au développement de la région Pays de la Loire.
PROJECTION DÉBAT EN PLEIN AIR – 17 juin 2023 – 21h
MAILLES – salle de la mairie – maire@meailles. fr – 06 30 51 16 09
Prospection-inventaire archéologique pédestre Thorame-Basse et Thorame-Haute (04)
(Extrait de F. Mocci, D. Isoardi, Bilan Scientifique Régional 2022, Ministère de la Culture)
La campagne de prospection-inventaire 2022 sur les territoires de Thorame-Basse et de Thorame-Haute avait pour objectif l’investigation des massifs et des alpages d’altitude (Mocci et Isoardi, 2018, 2019 et 2020). L’équipe était constituée d’archéologues du Centre Camille Jullian, d’étudiants d’Aix Marseille-Université, de Paris, de Strasbourg , et des membres des deux associations culturelles, Culture et Patrimoine (Thorame-Basse) et Patrimoine Culturel (Thorame-Haute) : CCJ /CNRS : Florence Mocci et Delphine Isoardi (responsables de l’opération), Lionel Roux et Loïc Damelet (photographes). SDA 04 : Thomas Castin. Etudiants en Licence et Master : Léon Bardavit, Marie-Claire Brelle, Clémence Koch, Perrine Nabet et Robin Veyron. Bénévoles : Petronille Boisson, André Bresson, Caroline Chaillan, Jean-Louis Clément, Paul Giraud, Grégoire Miguel, Gérard Milliat, Jeanne Suquet.
Cette opération a bénéficié du financement du SRA PACA, de l’Institut Arkaïa, du CCJ et d’associations de la commune de Thorame Haute (Les Amis de la Colle et Patrimoine Culturel) Les analyses de mobilier ont été effectuées par Stéphane Renault (LAMPEA) pour le lithique, et G. Guionova (LA3M) pour la céramique. Une étudiante en Master 1 à AMU, Perrine Nabet, travaille actuellement sur la provenance des matières premières lithiques du territoire de ces deux communes (dir. P. Magniez et F. Mocci).
Cette campagne s’est déroulée à l’automne, période à laquelle les troupeaux ne sont plus dans les alpages : la première, du 16 au 22 octobre, sur les hauts massifs de la Colle Saint Michel et de Peyresq (Thorame-Haute, 1600-2100 m) ; la seconde à la mi-novembre, sur les versants orientaux de la montagne de Cheval Blanc, a été écourtée au 3e jour en raison des cas de COVID dans l’équipe. 33 sites et indices de sites ont été inventoriés dont 29 se rattachent à la Préhistoire.
Fig. 1 Prospection sur la Montagne de la Charmette avec, en arrière-plan, les massifs prospectés au nord de la Colle Saint Michel, Thorame-Haute (L. Roux CCJ-CNRS, octobre 2022)
Sur la commune de Thorame-Haute
Sur les hauts massifs de la Colle Saint Michel, nous avons poursuivi l‘investigation de la Montagne de Champlatte sur lequel des gisements néolithiques et préhistoriques avaient déjà été identifiés lors des campagnes précédentes (alt. 1700-1850 m). À l’extrémité méridionale de ce massif (1680-1700 m), la découverte de nouveaux sites révèle, entres autres, une occupation au cours du Mésolithique (fragment d’armature) et du Néolithique moyen (fragment mésial de petite lame). Des indices de fréquentation au cours du Mésolithique avaient déjà été identifiées à plus de 2200 m d’altitude (Pisse en l’Air et Cheval Blanc).
À proximité du village de Peyresq et sur des plateaux de la Grau, l’occupation humaine au cours du Néolithique, de l’âge du Fer, de l’Antiquité et du Moyen-Âge central est attestée par du mobilier lithique et céramique (alt. 1600-1650 m). Un site se distingue tout particulièrement sur le versant d’un éperon, entaillé par la route actuelle, avec la présence, au sein d’une quinzaine de pièces lithiques, d’une flèche trapézoïdale du Néolithique ancien et d’un grattoir.
Autour du hameau de la Colle, une petite lame à crête avec retouches distales a été recueillie au sommet de Montruvel (1537 m). Quant à la montagne de la Charmette (alt. 1650-2000 m), en dehors des vestiges d’une cabane de pierres arasée, aucun mobilier a été découvert.
Ainsi, une occupation préhistorique d’altitude à l’extrémité orientale de la commune de Thorame-Haute Champlatte apparait réellement importante, longue dans la durée également, à l’image des massifs du Layon/ Petit Cordeil du côté de Thorame Basse (voir Mocci, Isoardi 2018, 2019, 2020).
Fig. 2 Prospection sur le site de Paluel 3, Thorame-Basse (prise de vue drone, L. Damelet, CCJ-CNRS, novembre 2022)
Sur la commune de Thorame-Basse[Fig. 2].
À l’extrémité occidentale de la commune, sur les contreforts est de la Montagne de Cheval Blanc, les plateaux de Champ Gras ont livré des vestiges relevant de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité dont une belle table de mouture complète en grès du type à va et vient (d’autres fragments épars de grès sont disséminés sur ce versant) et une fibule de la fin de l’âge du Fer. L’existence d’un site ne fait pas de doute. Divers vestiges de structures en pierres, arasées, complètent l’inventaire, mais sont sans doute en lien avec la céramique vernissé moderne (on notera que cette zone, prospectée en 2018, n’avait alors strictement rien livré). En amont, la prospection difficile (neige, pluie, brouillard) sur la zone des Prés et de la CabanedePaluet, vaste zone de pâture prometteuse (alt. 1870-2100 m), s’est révélée négative. Enfin, plus en amont, en allant vers le col du Talon, le site de Clauvas, découvert en 2018, a livré un complément d’objets lithiques.
Près de la cabane de Paluel, en face de Coste Longe
L’équipe du patrimoine de Clumanc vous invite à venir nombreux au concert de pianoforte à quatre mains.
Au programme, les sonates de W.A. MOZART, J. HAYDN et Joh. Chr. Fr. BACH, jouées par Costantino MASTROPRIMIANO et Jean-Paul SERRA.
Pour la petite histoire…
Le piano à quatre mains s’est développé en même temps que l’instrument s’est installé petit à petit dans les familles d’Europe.
De types suites, sonates ou variations, elles sont composées de mouvements brefs aux ambiances différentes. Très amusantes à jouer, elles ravissent en général les auditeurs.
Les sonates de Johan Christian Friedrich Bach (5ème fils de J.S. Bach) de W.A. Mozart et de J. Haydn sont les premières du genre.
Figure 1 – Prise de vue par drone depuis le sud du site de Saint-Pierre II, avec au premier plan, la zone 1, le négatif de la tranchée 2 (2020) et la tranchée 3. Cliché M. Dadure, Service Département d’Archéologie des Alpes-de-Haute-Provence.
La dernière campagne de l’opération programmée triennale du site de Saint-Pierre II a porté sur deux secteurs distincts (Fig.1). Dans la zone 1, fouillée depuis 2019, l’objectif principal visait le dégagement des sépultures inhérentes à l’une des dernières phases de l’occupation du site datée de l’Antiquité tardive. Une seconde fenêtre d’exploration, localisée à une quarantaine de mètres plus au nord, a consisté dans la réalisation d’une tranchée de 30 m de long (tranchée 3), dont les enjeux étaient doubles : appréhender une possible extension du site antique sur la bordure septentrionale du plateau et acquérir de nouvelles données paléoenvironnementales (analyses en cours).
Les vestiges remontant à l’époque protohistoriques sont peu nombreux et épars :
Dans la tranchée 3, se distingue un lambeau de surface rubéfiée, sur lequel reposaient des fragments de céramique non tournée. Des éléments comparables, mis au jour en position résiduelle dans cette même tranchée, pourraient être associés au site THB.43 découvert en prospection, sur le plateau situé en amont du site antique.
Dans la zone 1, la densité de sépultures n’a pas permis un dégagement extensif de ces vestiges d’occupation les plus anciens. La mise au jour, sur un niveau de circulation rubéfié, d’une applique en alliage cuivreux dotée d’une bélière de fixation centrée confirme une fréquentation ancienne du site (datation 450-375 av. n.è.). Le site semble avoir fait l’objet de remaniements par les occupations postérieures (notamment antiques) comme en témoigne la présence de céramiques non tournées protohistoriques dans les remblais de nivellement antiques.
Pour l’heure, l’ensemble des données, bien que disparates pour cette période, penchent en faveur d’une occupation de type domestique. L’hypothèse est celle d’un habitat, bien que les vestiges demeurent encore profondément enfouis sous les occupations postérieures.
Les données se rapportant au Haut-Empire (Ier-IIIe siècle) demeurent également ténues à l’issue de cette campagne, les occupations de l’Antiquité tardive les ayant fortement oblitérées en zone 1. Il faut toutefois signaler la découverte d’un fond de pot en céramique kaolinitique du Verdon qui contenait les restes osseux brûlés d’un défunt, a priori, adulte. Ce vase, brisé et incomplet, avait été remanié dans le comblement d’une inhumation tardive. La fouille du bâtiment B2, interprété comme un monument funéraire du Haut-Empire, s’est également poursuivie cette année mais les niveaux relatifs à sa première utilisation n’ont pu être atteints à la fin de la campagne.
Aucun vestige de cette période n’a en revanche été décelé dans la tranchée (Tranchée 3) au nord du site. Il semblerait ainsi que les vestiges se concentrent plutôt dans la zone basse du plateau, sans connaitre une extension vers le nord.
Figure 2 – Vue nadirale de la zone 1 à l’issue de la campagne 2022. Cliché M. Dadure, Service Département d’Archéologie des Alpes-de-Haute-Provence.
Dans la zone 1, le dégagement d’une vingtaine de structures funéraires, dont une partie avait déjà été identifiée lors des opérations antérieures, confirme une occupation dense avec un total de plus de cinquante tombes sur une emprise de 130 m² (fig.2). Ces sépultures illustrent des mises en œuvre variées, dont les dispositifs sont élaborés en matériaux périssables (bois) ou pérennes (tegulae, blocs, amphore). Parmi les éléments les mieux conservés découverts, on compte deux coffrages de tegulae de section quadrangulaire, plusieurs bâtières, ainsi que l’inhumation d’un très jeune immature dans une amphore palestinienne datée du Ve s. (fig. 3).
Figure 3 – Tombe d’un très jeune immature en amphore en cours de dégagement (SP 38). Cliché L. Roux, Aix Marseille Univ, CNRS, CCJ, Aix-en-Provence, France
Cette dernière découverte complète nos connaissances sur les échanges commerciaux entre cette vallée et le littoral méditerranéen. Un seul dépôt d’accompagnement, un gobelet en céramique, est attesté dans la tombe d’un jeune enfant. Les objets de parure sont mieux représentés, notamment par des perles mises au jour autour des restes osseux, et qui renseignent un soin dans le choix du costume funéraire. La tombe d’un adulte a livré pour sa part trois éléments métalliques ayant pu servir au maintien de ses vêtements et une boucle de ceinture a également été découverte dans les os en réduction d’un autre sujet.
Figure 4 – Tombe d’un jeune enfant, à côté duquel les os d’un autre enfant sont en réduction. Il s’agit probablement de la première inhumation au sein du coffrage, rouvert pour placer le second corps. Cliché L. Roux, Aix Marseille Univ, CNRS, CCJ, Aix-en-Provence, France
Quelques tombes ont, en outre, fait l’objet de réouvertures pour l’inhumation successive de plusieurs individus : les ossements sont soit simplement remaniés dans le comblement, soit des réductions sont réalisées au sein de la même fosse (fig.4) ou bien, dans certains cas, les corps sont superposés indiquant un respect des dépôts antérieurs.
L’étude de ces tombes, encore en cours, devrait livrer de nouvelles données sur l’organisation générale de cet ensemble funéraire, dont l’appréhension demeure encore partielle. C’est notamment le cas pour le bâtiment 1, où la concentration des sépultures d’adultes et de sujets immatures dans l’emprise des murs, plaide en faveur d’un petit enclos à vocation familiale de l’Antiquité tardive.
Enfin, selon les données acquises dans la tranchée 3, le site antique ne semble pas s’étendre au-delà de quelques dizaines de mètres plus au nord.
Remerciements :
Figure 5 – Une partie de l’équipe de bénévoles de cette année : Robin Veyron, Léon Bardavid, Dianne Unsainn, Antoine Mure, Perrine Nabet, Ioan Lemoing, Céline Huguet, Florence Mocci, Lionel Roux, Monique Barillot, Emma Monnier, Clémence Koch, Alexia Lattard, Arianna Guzzon, Léa Zaragoza. Cliché L. Roux, Aix Marseille Univ, CNRS, CCJ, Aix-en-Provence, France
L’équipe souhaiterait remercier le Service de l’Archéologie des Alpes-de-Haute-Provence pour son soutien et sa présence depuis le début des opérations.
Cette opération reçoit le soutien financier du Service Régional de l’archéologie de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Mairie et, surtout, de l’Association Culture et Patrimoine de Thorame-Basse. Nous souhaitons exprimer notre plus vive gratitude à Julien Arnaud et Marie-Thérèse Rouvier, propriétaires des deux parcelles, pour nous avoir permis de conduire nos recherches. Merci aux habitants de la vallée pour leur présence sur le terrain, leur bienveillance et accueil des plus chaleureux ainsi que l’ensemble des marques de gentillesse envers l’équipe, qui ont contribué à la création d’un des meilleurs cadres de travail qui soient.
Sous la responsabilité Alexia Lattard, Archéothanatologue et de Florence Mocci, archéologue, le quatrième chantier de fouille s’est déroulé au Moustier, du 29 juillet au 19 août. Une douzaine d’archéologues diplômés ou étudiants de diverses disciplines les accompagnaient. Comme les années précédentes, des bénévoles de l’association ont pu se joindre à eux.
Les nombreuses découvertes funéraires de cette année confirment que ce site fut habité au Néolithique, à l’Age du Bronze, du Fer et jusqu’à l’Antiquité Tardive. Les découvertes vont être maintenant traitées en laboratoire pour une analyse scientifique circonstanciée.
Les conclusions seront publiées dans quelques mois.
La poursuite des chantiers, dans les années à venir, permettra certainement de localiser plus précisément le lieu de vie des habitants de ces époques fort anciennes.
Le 10 août, lors de la journée ouverte au public, les thoramiens mais aussi les habitants de la vallée du Haut Verdon, ont manifesté un vif intérêt à ces recherches archéologiques. La participation attentive, pendant deux heures des 120 visiteurs et les nombreuses questions posées l’attestent. Si on additionne les visites quotidiennes, on peut estimer que plus de 200 personnes ont gravi la rude pente de l’oratoire St Pierre pour mieux connaitre la riche histoire de notre vallée.
Merci à l’ensemble de l’équipe d’archéologues qui a pris le temps d’accueillir, d’accompagner et de commenter son travail et ses découvertes, avec patience et pédagogie.
Clichés : L. Roux, CCJ-AMU-CNRS 2022 (cliquez sur les images pour les agrandir)