L’Archéologie Préventive

Depuis la préhistoire, l’homme a laissé des traces de sa présence sur Thorame-Basse. Notre patrimoine est riche, mais fragile et non renouvelable. Ce patrimoine n’est pas connu dans sa totalité, mais peut être révélé ou détruit lors de travaux. Le documenter et le préserver relèvent de la responsabilité collective et individuelle. Depuis 1941, l’Etat le protège. La Convention de Malte de 1992 fait de sa sauvegarde un engagement international pour la France.

Des informations erronées et approximatives circulent sur les tenants et aboutissants des deux chantiers d’archéologie préventive, ayant eu lieu à T-B, sur des terrains constructibles. C&P porte à votre connaissance des éléments factuels de réflexion.

Depuis le 5 décembre 2011, un arrêté de monsieur le préfet de Région délimite une zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA) sur notre commune. Les documents d’urbanisme qui concernent cette ZPPA doivent être transmis à la DRAC PACA/Service Régional de l’Archéologie qui décide des mesures à adopter. La superficie apparaît en grisâtre sur ce plan. L’article R 523-7 du code du Patrimoine permet à la DRAC/SRA de demander la communication d’un dossier d’urbanisme situé hors ZPPA.
En 2020, des ZPPA existent dans soixante-deux communes du département, dont Thorame-Basse et Thorame-Haute.

Face à vos légitimes questions sur le diagnostic archéologique, voici quelques réponses.

Qui est le décideur ?
Le seul décisionnaire est le préfet de Région, Direction Régionale des Affaires Culturelles – Service régional de I ’Archéologie.

Sur quel territoire ?
Un territoire connu par des archéologues ou des historiens pour sa richesse archéologique.

Quelles utilités ?
Préserver d’éventuels vestiges d’occupation humaine ancienne. Répertorier et sauvegarder, par l’étude, ce témoignage du passé.

Quelles conséquences ?
Les projets de construction situés dans la ZPPA, sont transmis automatiquement par le service instructeur à la DRAC, qui peut prescrire un diagnostic archéologique. Aucun terrassement ne peut avoir lieu avant la réalisation du diagnostic.
Si le diagnostic est négatif, l’aménagement peut avoir lieu.
Si des vestiges sont découverts et jugés scientifiquement importants, la DRAC peut prescrire une fouille ou bien des mesures techniques pour les conserver en place. L’aménagement ne pourra avoir lieu qu’à l’issue de cette phase.

Qui intervient ?
Un service archéologique habilité à la réalisation des diagnostics archéologiques : Le Service Départemental d’Archéologie des Alpes de Haute Provence, ou l’INRAP (Institut National de Recherche Archéologique Préventive). Le maire de la commune est toujours informé.

Comment ?
Par des sondages à la pelle mécanique, en présence continue et sous les indications des archéologues habilités et du propriétaire, s’il le souhaite.

Qui finance ?
Les dépenses du chantier sont financées par la Redevance d’Archéologie Préventive – la RAP– versée lors de construction qui affecte le sous-sol. La RAP est due, qu’il y ait ou non un chantier de diagnostic.
Les fouilles archéologiques préventives sont à la charge de l’aménageur. Il peut faire une demande de subvention au Fond National pour L’Archéologie Préventive. Dans certains cas (par exemple, construction d’une résidence principale), le budget de la fouille est pris en charge à 100% par le FNAP.

Les droits du propriétaire ?
Le plein exercice de droits que lui donne la législation française et européenne, dans le respect des règles de l’urbanisme et environnementales (séisme, inondation, avalanche, voisinage etc.). L’autorisation de construire n’est pas remise en cause.
Après concertation avec le propriétaire, une convention définit les modalités et le déroulement de l’intervention, officialisée par la signature des deux parties.
A la fin de la réalisation du diagnostic, un procès-verbal est signé. Un rapport est rédigé et communiqué au préfet de Région, au propriétaire et au maire de la commune.

https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Provence-AIpes-Cote-d-Azur/La-direction-regionaIe/La-Drac-et-ses-services/Service-regional-de-I-archeoIogie

Chantier de prospection Été 2020 sur les 2 Thorame

L’équipe des archéologues alpins du Centre Camille Jullian, en collaboration avec le Service Départemental de l’Archéologie 04, les associations culturelles des deux Thorame et les bénévoles de la Vallée, poursuivent, en 2020, les campagnes de prospection-inventaire archéologique sur le territoire de Thorame-Basse et de Thorame-Haute.
Durant deux semaines (entre la mi-septembre et début octobre), nous prospecterons les zones d’altitude surplombant la vallée et celles à l’extrémité orientale de Thorame-Haute. Si le terrain s’y prête, les parcelles labourées et en friches seront aussi parcourues.
Vous êtes les bienvenus, si vous aimez marcher durant plusieurs heures, en essayant de retrouver, au sol, sans creuser, les vestiges des fréquentations et des occupations humaines anciennes (outils en silex, céramiques gallo-romaine ou médiévales, matériaux de construction antiques, structures en ruine…).
– Florence Mocci.

Le canal du Moustier

Culture & Patrimoine remercie chaleureusement l’équipe de spéléologues du GROS, Groupe Oraisonais de Recherche Souterraine, qui a effectué, bénévolement, en juillet 2020, l’exploration de la galerie souterraine de la fontaine de St Pierre au Moustier.

Grace à eux, nous disposons d’informations précieuses sur son  tracé et son état de conservation. Les recherches sur la date de construction de cet ouvrage sont à poursuivre.

Le Repos des Alpins

Pratiques funéraires de l’âge du Fer à la période gallo-romaine dans les Alpes du sud-Est

Cette conférence aura lieu le 28 août 2020 à 18h dans l’église St. Pierre aux Liens de Thorame-Basse et sera animée par Delphine Isoardi, chargée de recherches au CNRS, Camille Jullian, Aix en Provence, et Alexia Lattard, docteure en archéothanatologie, Aix-Marseille-Université/ Centre Camille Jullian-ADES, Aix en Provence/ Marseille.

Cette présentation inédite, conçue spécialement pour Culture & Patrimoine de Thorame-Basse a pour objectif de donner un aperçu des connaissances archéologiques en matière de pratiques funéraires dans le Sud-Est des Alpes ( moitié nord des Alpes-de Haute-Provence et Hautes-Alpes), entre l’âge du Fer (fin du VII° siècle avant J-C, au changement d’ère) et l’Antiquité ( 1er siècle au IV° siècle après J-C.)

Les données seront présentées de manière chronologique, abordant principalement les architectures funéraires, les données anthropologiques et également les éléments d’accompagnement et le costume funéraire.

Delphine Isoardi traitera la période de l’âge du Fer et Alexia Lattard la période romaine.

Au fil de l’exposé on pourra apprécier une évolution dans les techniques d’approche et d‘analyse et par conséquent dans la nature des informations obtenues.

En effet, les tombes de l’âge du Fer ont principalement été étudiées au XIX° siècle avec des méthodes de l’époque, leurs concepts et leurs limites, tandis que la période romaine permettra de mesurer, du moins entre le cas des Clavelles (à Lurs, fouilles des années 1980) et l’élément nouveau de Thorame-Basse un protocole plus récent et de plus grande précision sur le plateau Saint Pierre au Moustier.

Au cours de cette conférence, il sera possible d’aborder des pistes de réflexion qui dépassent la simple observation des données de terrain, avec réserve bien entendu, comme le veut toute approche scientifique.

Les premiers résultats du chantier de fouilles au Moustier de l’été 2019 seront communiqués et les perspectives du chantier 2020 présentées.